The purpose of the African Women in Cinema Blog is to provide a space to discuss diverse topics relating to African women in cinema--filmmakers, actors, producers, and all film professionals. The blog is a public forum of the Centre for the Study and Research of African Women in Cinema.

Le Blog sur les femmes africaines dans le cinéma est un espace pour l'échange d'informations concernant les réalisatrices, comédiennes, productrices, critiques et toutes professionnelles dans ce domaine. Ceci sert de forum public du Centre pour l'étude et la recherche des femmes africaines dans le cinémas.

ABOUT THE BLOGGER

My photo
Director/Directrice, Centre for the Study and Research of African Women in Cinema | Centre pour l'étude et la recherche des femmes africaines dans le cinéma

Translate

Search This Blog

23 May 2013

Rama Thiaw parle du making of de son film « The revolution won’t be televised » [la Revolution ne sera pas télévisée]

Rama Thiaw parle du making of de son film « The revolution won’t be televised » [la Revolution ne sera pas télévisée].

Conversation avec Rama Thiaw et Beti Ellerson, mai 2013.
Rama Thiaw, née à Nouakchott en Mauritanie, est auteure, réalisatrice et productrice au sein de Boul Fallé Images, une société de production audiovisuelle sénégalaise. Sénégalaise et Mauritanienne, elle a grandi entre le Sénégal et la France. Après un Master 2 d'économie internationale à l'Université de la Sorbonne, elle se dirige vers le cinéma et obtient une licence à Paris 8, puis une maîtrise à Censier Daubenton.

Rama tu es en pleine production du film titré The Revolution Will Not Be Televised, inspiré paraît-il par le regretté Gil Scott-Héron. Qu'est-ce qui t'a poussé de faire ce film?

Le film « The revolution won’t be televised » est effectivement un hommage à Gil Scott- Heron. Dans la note d’intention de mon film, je donne les raisons qui m’ont motivé à faire ce film ainsi :

« Loin de l’image qu’en ont fait les journalistes dans les médias, dans mon documentaire, la révolution ne sera pas télévisée, je désire les filmer tels qu’ils sont, des êtres Romantiques. Dans leur « Action » lorsqu’ils sont des militants au service du Peuple, et leur « Rêve » lorsqu’ils redeviennent des poètes-musiciens, sur scène. »

« Dans les années 80, le Sénégal est un pays dominé par une dictature à peine nommée. L’homme qui se dressa contre ce régime fut Maître Abdoulaye Wade, en voulant instaurer le Libéralisme politique. Pourtant arrivé au pouvoir, ce héros devint rapidement pire que ses prédécesseurs.

Mon film débute le 17 janvier 2012, en fin de campagne législative sénégalaise, soit 12 ans après l’élection à la présidence de Maître Abdoulaye Wade.

À cette même période, Thiat et Kilifeu, membres du groupe les Keur Gui, décident de réagir là où l’opposition socialiste a failli. Ils se mobilisent et créent avec d’autres amis musiciens, artistes et journalistes, le collectif apolitique et pacifique, les Y’en a Marre.

Ils organisent des marches et des manifestations pour que le Conseil Constitutionnel invalide la candidature du président sortant. La mobilisation qu’ils créent est sans précédent. L’opposition sort de sa torpeur et rejoint les jeunes artistes du collectif Y’en A Marre. Unis sous la bannière du M23, ils font front, face à l’ancien homme de loi qui essaye d’usurper la démocratie aux 10 millions de Sénégalais…

Dans cette atmosphère de révolution, je filme en cinéma direct, Thiat et Kilifeu, les deux protagonistes de cette insurrection citoyenne. Mais le président Wade ne veut pas d’un Printemps en Afrique Noire. Il faut mater cette rébellion, pour qu’elle ne se propage. Entre menaces et intimidations, allers - retours en prison et tentatives de corruption, je suis ces deux musiciens dans leur quotidien. A travers des entretiens face caméra, ils partagent avec nous leurs sentiments sur leur engagement et leur surmédiatisation soudaine, mais aussi leurs doutes après les arrestations. Loin de rester uniquement sur les temps forts des actions, je veux comprendre la genèse d’un tel comportement, aussi, je les filme au plus près de leur l’intimité. Tout au long de cette première partie du film, je donne à voir comment on vit une révolution au jour le jour avec tous les dangers, incertitudes et joies que cela engendre. »

La finance participative de KisskissBank, pourquoi cette stratégie ?

En fait l’idée du crowdfunding est double, d’une part on voulait faire parler du film pour lui donner une chance d’avoir un distributeur et d’avoir une vie en salle. Et comme je le produits; je me suis aussi beaucoup endetté pour faire le premier tournage de 8 semaines avec une équipe de six personnes plus moi…je comptais au départ faire la campagne sur une plateforme américaine mais je ne vis pas aux États-Unis donc je ne pouvais pas. C’est aussi pour cela que nous avons fait une traduction en anglais car je pense que ce film peut plus intéresser un public anglo-saxons que français. Car ces thématiques sont assez loin du public en France et de plus, ce qui s’est passé au Sénégal a été très peu médiatisé. Donc le chemin est encore long, puisque je dois retourner une seconde partie du tournage avant de monter le film.

from rama thiaw on Vimeo.


Texte Source : The revolution won't be televised
Image Source : The revolution won't be televised

Blog Archive